1966 - La Peinture de Nja Mahdaoui

Ricardo Averini

Journal Il Corriere di Tunisi, Tunis, 25 Décembre 1965.

Catalogue de l'exposition personnelle à la galerie El Harka, à Palerme, en Février 1966.


 

 

Je suis convaincu que l'apparition d'une personnalité comme celle de Nja Mahdaoui dans le panorama de la peinture tunisienne contemporaine peut être considérée comme un événement marquant. Les nouvelles générations tunisiennes sont pleines d’enthousiasme, de curiosité et de possibilités authentiques. Nja Mahdaoui nous en offre une nouvelle confirmation.
« C'est un jeune homme qui est resté jusqu'à présent à l'écart, timide des contacts et sans ambitions prématurées de succès. Cependant, dans son coin isolé, il menait son propre programme intense d'activités. Soucieux de savoir, de s'informer, de vérifier - au contrepoint de ses réactions personnelles et au contrepoint de sa situation humaine - combien il a appris, par la force des choses, sans organicité, en lisant autant de livres qu'il pouvait saisir et en observant toutes les images et reproductions qu'ils pouvaient lui parvenir à travers des livres et des revues ; avec des enthousiasmes et des ouvertures soudaines, qui le poussaient souvent dans des directions divergentes ; il a vécu, en essayant et en essayant encore, dans cette solitude pleine de rêves et remplie de méditation, une expérience très singulière et peut-être unique parmi les jeunes Tunisiens de sa génération.
Quiconque jette un regard critique sur cette première étape de sa production, en essayant d'en comprendre les intentions, révélera facilement des idées, des suggestions, des solutions qui proviennent ou peuvent être attribuées à des mouvements et des tendances qui se sont produits sur une très large période de l'actualité artistique contemporaine. À première vue, le monde de Nja semble rempli de levures et de tentations difficilement assimilables et conciliables, du cubisme au futurisme en passant par le surréalisme, l'abstraction et l'informel, jusqu'aux prémisses du pop-art et de l'art gestaltique. Et il est facile de comprendre combien, face à des contraintes aussi dispersées, les matériaux de construction et les moyens techniques dont dispose l'artiste manquent souvent de cohésion et doivent inévitablement s'adapter à des solutions approximatives ou improvisées.
La générosité du tempérament et l'authenticité du sentiment avec lesquels Nja travaille parviennent presque toujours à créer un climat de compensation spirituelle, qui finit par devenir une affabilité persuasive.
L'expérience tentée par Nja révèle sa compréhension instinctive des problèmes les plus ardus de la recherche figurative ; et atteste, sans possibilité de malentendu, sa volonté de s'impliquer dans cette recherche, sans occultations, préjugés ou partis pris.
Ce qui prévaut sur toute autre raison, est l'acte d'amour par lequel il tente de s’imprégner, de se rapprocher des sources, de profiter de ce qui lui semble stimulant, pour un enrichissement et une clarification de la cognition et de la conscience.
A ce stade – formateur, sans aucun doute - il fait déjà preuve d’une personnalité claire et cohérente, qui mérite d'être prise en considération et signalée pour un premier examen critique.

Riccardo Averini

 

 

Texte original en Italien

Sono convinto che l'apparizione di una personalità come quella di Nia Mandaoui nel panorama della pittura tunisina contemporanea possa considerarsi un avvenimento notevole. Le nuove generazioni tunisine sono piene di fermenti, di curiosità e di autentiche possibilità. Nja Mahdaoui ce ne offre un'ulteriore conferma.
'si tratta di un giovane rimasto finora in disparte, schivo di contatti e senza premature ambizioni di successo. Nel suo angolo appartato egli ha svolto tuttavia un suo intenso programma di attività. Ansioso di conoscere, d'informarsi, di controllare - sul contatore delle sue personali reazioni e sul contrappunto della sua situazione umana - quanto veniva conoscendo, per forza di cose, senza organicità, leggendo quanti libri poteva afferrare ed osservando tutte le immagini e riproduzioni che potevano giungergli attraverso libri e riviste; con entusiasmi ed aperture improvvise, che lo sollecitavano spesso in direzioni divergenti; egli ha consumato, provando e riprovando, in questa solitudine affollata di sogni e riempita dalla meditazione, un'esperienza assai singolare e forse unica, fra i giovani tunisini della sua generazione.
Chi guardi a questo primo traguardo della sua produzione con occhio critico, cercando di rendersi conto delle intenzioni, rivelerà facilmente spunti, suggerimenti, soluzioni che provengono o possono essere ricondotti a movimenti e tendenze svoltisi in un arco molto ampio della cronaca artistica contemporanea. A prima vista il mondo di Nja appare percorso da lieviti e tentazioni non facilmente assimilabili e conciliabili, dal cubismo al futurismo al surrealismo all'astrattismo all'informale, fino alle premesse della pop-art e dell'arte ghestaltica. Ed è facile rendersi conto come, di fronte a così disperse sollecitazioni, i materiali costruttivi ed i mezzi tecnici di cui l'artista dispone difettino sovente di coagulo, debbano adattarsi inevitabilmente a soluzioni approssimative o di ripiego.
La generosità di temperamento e l'autenticità di sentimento con cui Nja opera riescono quasi sempre a creare un clima di spirituale compensazione, che finisce per diventar affabilità persuasiva.
L'esperienza tentata da Nja rivela la sua comprensione istintiva per i problemi più ardui della ricerca figurativa; attesta, senza possibilità di equivoco. la sua disponibilità ad inserirsi nel vivo di questa ricerca, senza occlusioni, pregiudizi o prevenzioni. Su ogni altra ragione prevale l'atto d'amore con cui egli tenta di ambientarsi, di avvicinarsi alle fonti, di profittare di quanto gli sembri stimolante, per un arricchimento ed un chiarimento di cognizione e di coscienza.
A questo stadio - formativo, senza dubbio - egli ha già enucleato una personalità chiara e coerente, che merita di essere presa in considerazione e segnalata per un primo esame critico.

Riccardo Averini