Journal La Presse, Samedi 19 Mai 2001, p.14.
Extrait du livre l'Art-calligraphie (Tunis: L'Or du Temps, 2001).
Les limites inextricables de la mondialisation
ou la virtualisation de la culture
Il est bien évident qu'à l'ère de la vidéosphère, le concept temporel de mondialisation s'est déjà incrusté virtuellement dans les imaginaires, suivant le processus moderne de la commutation personnalisée et orientée vers un futur pluriel. Un futur dont l'humanité entière rêvait, sans se soucier ni des rouages du corps social constitué, ni des aléas inhérents à chaque parcelle de la mémoire.
Mais paradoxalement à l'apparente simultanéité du comportement général des individus, la synchronie de l'information institutionnelle ne cesse de développer un phénomène nouveau, autour de la conscience cognitive, suivant un même mécanisme médiatique de substitution.
D'une façon incontestable, lorsque les mentalités «non-scientifiques» subissent des sensations de rapprochement et/ou d'éloignement à travers les médias..., cinéma, journaux, radio, télévision, ordinateur et réseaux parallèles, etc... le champ perceptif de chaque être finit par céder de grandes parcelles du mémorable, c'est-à-dire de son authenticité singulière. Car face à la complexité des sens, extrapolés de la culture matérielle, certaines sociétés subissent malgré elles, la fracture inévitable de ce que la science moderne rattache à l'écosystème générateur.
Ainsi tout raisonnement futur autour du concept référendaire, soit de l'identité désincarnée, soit de l'intégration ou bien de la citoyenneté, relèverait d'une idéologie abstraite, laquelle est constituée d'ores et déjà, en deçà du temps historique de la transdisciplinarité.
Malheureusement, certaines de ces populations, victimes de l'exil intérieur et de l'ethnocide moral, virent leur existence se figer douloureusement aux confins des étendues chimériques d'une géographie chargée d'emblèmes aliénants, par une segmentation insaisissable, due à l'emprise de la mémoire par l'image substituable d'une cité ou par le souvenir d'un hameau, par la vision mouvementée d'un village, la topographie imaginaire d'une agglomération, la souvenance d'une province...
Mémoire aliénée, ou tout simplement demeurée accrochée au mirage miroitant de vestiges méconnaissables d'un pays fossilisé par les oublis...
Car la menace arbitraire de cette acculturation généralisée qui a été dynamisée par l'abandon progressif du sens de la perception rationnelle et du sens de l'émotion naturelle a engendré la désarticulation dualiste et l'isolement de l'individu aussi bien dans son propre système d'intelligibilité élémentaire, dans sa chair et dans sa mémoire, surtout chez les membres des ethnies aux consomptions énergétiques intentionnellement dépouillées:
— Soit par l'appréhension de l'unité psychique, à la source de leur univers mental amplement décapité, soit par la perversité de leur propre éthique, cantonnée dans les nouveaux espaces de fixation migratoire et préoccupée par sa propre réadaptation graduelle, avec l'espoir de lier une coexistence avec les autres groupes privilégiés, dont l'unique but resta suspendu à l'intention de se libérer des déprédations socio-diglossiques résiduelles ou ethno-théologiques tues.
Mais paradoxalement à l'apparente simultanéité du comportement général des individus, la synchronie de l'information institutionnelle ne cesse de développer un phénomène nouveau, autour de la conscience cognitive, suivant un même mécanisme médiatique de substitution.
D'une façon incontestable, lorsque les mentalités «non-scientifiques» subissent des sensations de rapprochement et/ou d'éloignement à travers les médias..., cinéma, journaux, radio, télévision, ordinateur et réseaux parallèles, etc... le champ perceptif de chaque être finit par céder de grandes parcelles du mémorable, c'est-à-dire de son authenticité singulière. Car face à la complexité des sens, extrapolés de la culture matérielle, certaines sociétés subissent malgré elles, la fracture inévitable de ce que la science moderne rattache à l'écosystème générateur.
Ainsi tout raisonnement futur autour du concept référendaire, soit de l'identité désincarnée, soit de l'intégration ou bien de la citoyenneté, relèverait d'une idéologie abstraite, laquelle est constituée d'ores et déjà, en deçà du temps historique de la transdisciplinarité.
Malheureusement, certaines de ces populations, victimes de l'exil intérieur et de l'ethnocide moral, virent leur existence se figer douloureusement aux confins des étendues chimériques d'une géographie chargée d'emblèmes aliénants, par une segmentation insaisissable, due à l'emprise de la mémoire par l'image substituable d'une cité ou par le souvenir d'un hameau, par la vision mouvementée d'un village, la topographie imaginaire d'une agglomération, la souvenance d'une province...
Mémoire aliénée, ou tout simplement demeurée accrochée au mirage miroitant de vestiges méconnaissables d'un pays fossilisé par les oublis...
Car la menace arbitraire de cette acculturation généralisée qui a été dynamisée par l'abandon progressif du sens de la perception rationnelle et du sens de l'émotion naturelle a engendré la désarticulation dualiste et l'isolement de l'individu aussi bien dans son propre système d'intelligibilité élémentaire, dans sa chair et dans sa mémoire, surtout chez les membres des ethnies aux consomptions énergétiques intentionnellement dépouillées:
— Soit par l'appréhension de l'unité psychique, à la source de leur univers mental amplement décapité, soit par la perversité de leur propre éthique, cantonnée dans les nouveaux espaces de fixation migratoire et préoccupée par sa propre réadaptation graduelle, avec l'espoir de lier une coexistence avec les autres groupes privilégiés, dont l'unique but resta suspendu à l'intention de se libérer des déprédations socio-diglossiques résiduelles ou ethno-théologiques tues.
— Soit par l'adaptation endémique, endiguée par la nécessité de communiquer à l'aide des multiples langages dévisagés et appropriés par la raison ('aql), suivant la codification naturelle du détachement et de l'insignifiance.
— Soit demeurées obnubilées par les méfaits du déracinement assumé, suivi inéluctablement par le refoulement et l'intégration obéissante et par l'ancrage aux traditions commodément entretenues, par la prédominance et la fatalité de valeurs opposées; selon l'opacité indéniable de la morale métapsychologique séculaire.
Soucieuses de leur permanente mutation extraterritoriale, malgré les vicissitudes inhérentes à la spéculation sémantique, souvent rattachées aux diverses cosmogonies mal assumées du système désuet et inapproprié des langues morcelées et des structures de langues dites mineures, ainsi que par la déstructuration de la langue maternelle et par l'étroitesse des langues de l'oralité, ces communautés demeurèrent exhortées et imprégnées par la même métaphore d'homogénéisation universaliste des instances d'ouverture, de l'existence passive et par les mêmes desseins mythiques, voués au principe ambigu et emblématique de la notion de liberté, ainsi que par les mêmes illusions de l'analyse d'interprétation et l'éloquence du raisonnement.
Parce que la société humaine a aujourd'hui pour but d'influencer librement les peuples à travers les continents, et parce que ce pouvoir possède la capacité de créer des activités qui traversent les pays et les cultures en les influençant dans leur espace de dessaisissement.
Je pense à toutes ces nouvelles réalisations qui recueillent des signes et des symboles, pour proposer une véritable communication du futur, soit par la réversion de l'image médiatrice, soit par l'interprétation simultanée de la réalité virtuelle...
Parce que la réalité de notre société change constamment et dans le but d'exprimer ces transformations en leur donnant un sens perceptible et intelligible, il fallait de solides supports de mots capables de transformer notre image et notre esprit. Les mots peuvent être par exemple des logos ou de logogrammes transitionnels du devenir communautaire, car ils contiennent la possibilité de faire éclore de nouveaux sentiments sémiotiques à travers le monde, à l'aide de symboles ou de représentations porteuses de sens.
— Soit demeurées obnubilées par les méfaits du déracinement assumé, suivi inéluctablement par le refoulement et l'intégration obéissante et par l'ancrage aux traditions commodément entretenues, par la prédominance et la fatalité de valeurs opposées; selon l'opacité indéniable de la morale métapsychologique séculaire.
Soucieuses de leur permanente mutation extraterritoriale, malgré les vicissitudes inhérentes à la spéculation sémantique, souvent rattachées aux diverses cosmogonies mal assumées du système désuet et inapproprié des langues morcelées et des structures de langues dites mineures, ainsi que par la déstructuration de la langue maternelle et par l'étroitesse des langues de l'oralité, ces communautés demeurèrent exhortées et imprégnées par la même métaphore d'homogénéisation universaliste des instances d'ouverture, de l'existence passive et par les mêmes desseins mythiques, voués au principe ambigu et emblématique de la notion de liberté, ainsi que par les mêmes illusions de l'analyse d'interprétation et l'éloquence du raisonnement.
Parce que la société humaine a aujourd'hui pour but d'influencer librement les peuples à travers les continents, et parce que ce pouvoir possède la capacité de créer des activités qui traversent les pays et les cultures en les influençant dans leur espace de dessaisissement.
Je pense à toutes ces nouvelles réalisations qui recueillent des signes et des symboles, pour proposer une véritable communication du futur, soit par la réversion de l'image médiatrice, soit par l'interprétation simultanée de la réalité virtuelle...
Parce que la réalité de notre société change constamment et dans le but d'exprimer ces transformations en leur donnant un sens perceptible et intelligible, il fallait de solides supports de mots capables de transformer notre image et notre esprit. Les mots peuvent être par exemple des logos ou de logogrammes transitionnels du devenir communautaire, car ils contiennent la possibilité de faire éclore de nouveaux sentiments sémiotiques à travers le monde, à l'aide de symboles ou de représentations porteuses de sens.
Car ces sociétés humaines ne s'articulent, ne se signifient et ne communient qu'à travers la puissance suggestive de lexiques appropriés et de codes logiques de déchiffrement et de lisibilité, seuls recours garants d'un véritable développement linguistique, orthographique et syllabaire de transcription et d'enseignement du mot juste et du mécanisme verbal réfléchi, en tant que principal élément de connexion pour déterminer les réalités concrètes (haqâ'iq) du temps. C'est aussi, grâce aux images de réflexibilités convergentes, dérivées du contexte des langages différenciés, proposées par le concept (écriture/parole), et largement standardisées par les médias éveillés et par les institutions de toutes les époques, qui exprimèrent, par exemple, l'art de la rhétorique par l'interrogation, et qui désignèrent l'axe de la circularité par la fixation du lieu et observèrent la frontalité pour traverser l'obscurité, apercevoir la lumière, imager la forme, instituer le nombre, introduire le genre, interrompre la similarité et synchroniser l'unité... que ces sociétés continuent à communiquer.
Notons que les épistémologues contemporains insistent sur l'indépendance de la culture et proposent le détachement pur et simple de cette ultime science vivante des hommes, de toute forme d'influence, loin de toute opinion et de toute croyance...
Notons que les épistémologues contemporains insistent sur l'indépendance de la culture et proposent le détachement pur et simple de cette ultime science vivante des hommes, de toute forme d'influence, loin de toute opinion et de toute croyance...
Nja Mahdaoui